Le déconfinement des cultes
Chronique des AFC sur RCF le mardi 1er décembre
Cette histoire est une véritable série ! D’abord le résumé du dernier épisode : mardi 24 novembre, le président de la République annonce une limite stricte de 30 personnes dans les églises pour la reprise des cultes. Puis, le même soir, il échange au téléphone avec Mgr de Moulins Beaufort, le président de la Conférence des Evêques de France (CEF) et affirme qu’il s’agit d’une erreur et qu’une autre annonce sera faite lors de l’intervention de Jean Castex, le Premier ministre, le jeudi 26 novembre.
Ce jour-là, le 26 novembre, contrairement à toute attente, le Premier ministre confirme la limite aberrante et inapplicable de 30 personnes, quelle que soit la taille de l’édifice, et déclenche un tollé des religions, particulièrement des catholiques. Aussitôt, la Conférence des évêques et plusieurs associations, dont la nôtre, portent un recours devant le Conseil d’État.
L’audience a lieu samedi dernier. Le Conseil d’État enjoint le gouvernement à déterminer une jauge de participation raisonnable dans les trois jours. Nous devrions donc bientôt connaître la fin de cet épisode déplaisant et ubuesque ! Il a néanmoins permis de mettre en lumière la manière dont les cultes sont considérés dans notre pays.
Une méconnaissance des cultes
Lors de l’audience de samedi, la représentante du ministère de l’Intérieur a développé un argument principal : “Les salles de spectacle n’ouvrent pas encore, les cultes devraient se satisfaire de reprendre même si ce n’est qu’avec 30 personnes”. Étonnant que ce ministère – qui est aussi celui des cultes – ignore quelle est leur spécificité dans notre société. La liberté de culte est une liberté fondamentale parce ce qu’elle touche à la liberté de conscience des Français. Assimiler le culte à un spectacle traduit la profonde méconnaissance de ce qu’il représente pour des dizaines de millions de nos concitoyens.
Enseigner le fait religieux
Il serait probablement souhaitable que le fait religieux soit enseigné dans le cadre de l’enseignement moral et civique, en bonne intelligence avec les cultes concernés, comme cela se pratique en Alsace-Moselle. La connaissance – savoir ce que vivent les uns et les autres – est toujours meilleure que l’ignorance ou les aprioris. Cela contribuerait à davantage de paix sociale.