05/11/2020

Votre voix portée auprès du Président de la République

Mercredi 4 novembre 2020, la présidente nationale des AFC, Pascale Morinière, a écrit une lettre à Monsieur Emmanuel Macron au nom des familles.

Mercredi 4 novembre 2020, la présidente nationale des AFC, Pascale Morinière, a écrit une lettre à Monsieur Emmanuel Macron au nom des familles alors que le contexte sanitaire, social et politique est tendu :

 

Monsieur le Président de la République,

Ces derniers mois ont été douloureux pour notre pays. Epidémie de coronavirus, crise économique et sociale, lassitude des Français face aux restrictions de leurs libertés et montée de l’angoisse liée à l’insécurité et au risque terroriste islamiste. Ces circonstances génèrent pour les familles un sentiment de perte de confiance et de dépression devant l’avenir commun qui attend notre pays.

Il me semble néanmoins crucial de souligner que les événements que nous traversons sont aussi l’occasion de décisions qui aggravent les déchirures au sein de la société et que les familles s’alarment de ces orientations néfastes qui ne répondent pas du tout aux difficultés qu’elles rencontrent.

  • Le projet de loi de bioéthique est un texte sans lien avec les urgences du moment, visant surtout à satisfaire politiquement une minorité influente et les intérêts financiers des laboratoires et des cliniques qui les pratiquent.
  • La proposition de loi pour allonger le délai du recours à l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse est une mesure mortifère qui ne fera pas diminuer le nombre d’avortements hors délais. Elle scandalise d’autant plus que l’IMG au motif d’une « détresse psycho sociale », introduite dans le projet de loi de bioéthique vient confirmer cette dérive.
  • Sur le même sujet, la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer des IVG instrumentales est un détournement du PLFSS pour promouvoir une mesure de plus dans la fuite en avant vers le « tout IVG » alors que notre pays enregistre un taux particulièrement élevé d’IVG parmi les pays européens (1 IVG pour 3 naissances) et que notre taux de fécondité est en baisse chaque année depuis 5 ans.
  • La suppression de « l’école à la maison » annoncée sans nuance, quelles que soient les familles, est une mesure liberticide pour les dizaines de milliers de parents qui y ont recours sans arrière-pensée séparatiste. Un nombre encore plus élevé de parents, sans la mettre en œuvre, sont très attachés à cette liberté de l’enseignement parce qu’il s’agit d’un droit qui reconnait implicitement leur primauté éducative auprès de leurs enfants.
  • Enfin, l’impossibilité de se rassembler pour exercer son culte contrevient à la liberté religieuse, liberté fondamentale garantie par la Constitution. Comment le justifier alors même que des Catholiques sont tués en raison de leur foi ?

Nous avons manifesté en très grand nombre le 6 octobre 2019, le 19 janvier et le 10 octobre 2020, contre le projet de loi de bioéthique.  Ces mobilisations calmes et pacifiques ont été sans effet aucun alors que les participants ne réclamaient rien pour eux-mêmes mais témoignaient du scandale d’un texte transgressif. Seuls ceux qui utilisent la violence physique et verbale, hors des règles du droit, seraient-ils entendus dans notre pays ?

Le 9 avril 2018, au Collège des Bernardins, vous nous avez dit que vous considériez comme de votre « responsabilité de ne pas laisser s’éroder la confiance des catholiques à l’égard de la politique et des politiques. » Aujourd’hui, des voix s’élèvent de toutes parts pour alerter sur des dérives idéologiques que vous semblez légitimer. La satisfaction des revendications communautaristes de minorités aggrave les fractures sociales et la perte de confiance dans celles et ceux qui nous gouvernent.

La famille est ce qui persiste quand tout vacille ; elle n’est pas une minorité parmi d’autres mais la manière dont chaque Française et Français est enraciné dans une généalogie, et relié par des amours et des liens de solidarités qui lui donnent des raisons de vivre et d’espérer. A cause de tout cela, elle constitue la cellule vitale de notre société.

Alors que la crise ne fait que commencer et que les familles -dont bon nombre ont été séduites par votre candidature en 2017- ne se reconnaissent plus dans la politique que vous menez, je sollicite un entretien avec vous afin de vous soumettre nos propositions pour préserver et soutenir la famille.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma haute considération.

Pascale Morinière

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