Bioéthique, et après ?
Chronique des AFC sur Radio Notre-Dame le jeudi 1er juillet
Chers amis,
Depuis plus d’un an maintenant, je m’adresse à vous chaque jeudi matin pour vous présenter par petites touches les différentes missions des Associations familiales catholiques.
Avant-hier, à l’Assemblée nationale, c’est joué le dernier round de la loi de bioéthique pour laquelle nous sommes mobilisés durant plus de trois ans.
Avec le recul, je constate que cette période « bioéthique » n’a été qu’une course en avant de la majorité présidentielle pour faire passer en force son texte, au nom du progrès en marche, du droit revendiqué d’une minorité, d’une soi-disant promesse de campagne, et d’un gain politique facile et opportuniste. Cette brutalité prend forme concrètement aujourd’hui par l’adoption définitive du projet de loi par l’Assemblée Nationale, balayant au passage les déclarations du Président Macron lui-même de ne pas « mépriser les opposants, comme en 2013 » et de « ne pas passer en force » tout en établissant un « large consensus ».
Si certains célèbrent ce qui leur apparait comme une victoire, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus car, au regard de l’Histoire, il s’agira d’une défaite funeste : défaite du réel, de la raison et de la dignité des plus faibles. Ce que nous perdons aujourd’hui, c’est au moins l’opportunité de « faire nation », selon l’expression d’Emmanuel Macron. Car comment ce projet de loi répond-il donc à la question qui nous était posée par le Conseil Consultatif National d’Ethique : « Quel monde voulons-nous pour demain ? » Plus précisément : Quel monde voulons-nous pour nous tous, non pour quelques-uns ? Quelle société voulons-nous ensemble ? Comment nous organisons-nous collectivement pour que la science et la technique soient au service d’un monde plus humain ? La question est restée sans réponse.
Pour nous, Associations Familiales Catholiques, le monde auquel nous aspirons peut reposer sur des principes simples et très largement partagés : la primauté du bien commun, la solidarité, la dignité inaliénable de la personne, l’attention prioritaire aux plus fragiles et aux plus pauvres, la subsidiarité, la promotion de la famille, cellule fondamentale de la société.
Je vous souhaite un bel été et je vous donne rendez-vous en septembre pour de nouvelles chroniques.