09/08/2024

Emotions et haut potentiel : un cocktail détonant

Pourquoi est-il si difficile d’accompagner les enfants à haut potentiel dans la gestion de leurs émotions ?

C’est un fait : « haut potentiel » et émotions font souvent des étincelles. Mais pourquoi ? Les émotions (joie, dégoût, colère, peur…) sont des réactions physiologiques face à ce qu’on est en train de vivre. Nous traversons donc tous au fil de la journée, adultes comme enfants, et leur gestion n’est pas toujours chose aisée. Cela devient même un véritable défi avec les enfants dits à « haut potentiel » (HP).

Des émotions comme les autres, mais démultipliées

En effet, les enfants HP ressentent les émotions de manière beaucoup plus intense. Céline, maman de Louise, décrit cette hypersensibilité comme des montagnes russes chez sa fille : colères noires, tristesse démesurée, joie hyper-démonstrative. Les émotions s’enchaînent et compliquent parfois le quotidien familial.

L’échec, l’inconnu, l’abandon sont ressentis de manière plus forte. Émilie, maman de Victor, raconte : « Un rien peut générer une colère : s’il doit interrompre ce qu’il est en train de faire, s’il ne parvient pas à faire quelque chose ; c’est comme s’il avait besoin de tout maîtriser en permanence. » Autre difficulté pour ces enfants HP : mettre fin au flux incessant de pensées qui arrive en permanence dans leur tête et qui peut générer beaucoup d’angoisses, laissant les parents démunis.

Quelles réactions adopter face à ces comportements si déroutants ?

Nos enfants attendent de nous une attitude ajustée, sans jugement ni moquerie. Nous pouvons les guider pour verbaliser. Accueillir ainsi les émotions permettra de les décharger : « Que ressens-tu ? Que
se passe-t-il pour toi ? » Mettre des mots sur une émotion permet à celle-ci de descendre en intensité. N’hésitons pas à utiliser les outils qui existent : roue des émotions, météo intérieure, etc. Surtout, restons dans l’empathie tout en canalisant les possibles débordements. « Tu as le droit d’être en colère, mais ici on ne casse pas les jouets. » ; « Je comprends  ta joie, mais la prochaine fois tu viendras m’embrasser à la fin du match plutôt que l’arbitre ! »

N’oublions pas que l’éducation émotionnelle est un chemin qui commence dès la naissance, à une période où le cerveau est complètement immature pour réguler les émotions. Celui-ci va, en effet, avoir besoin de nombreuses années pour multiplier les connexions neuronales qui, à terme, permettront à nos enfants d’appréhender au mieux leurs émotions et d’adapter leur comportement à leur environnement. Enfant HP ou non, leur cerveau ne sera totalement opérationnel que vers 26/28 ans !

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