Apprendre à son enfant le respect des biens matériels

Il n’y a qu’un pas de l’apprentissage du respect des « choses » à celui du respect des personnes. « Respect » vient du latin respectus et signifie égard, considération. Si un enfant est face à une « affaire » qu’il n’apprécie pas, au moins doit-il la respecter. Apprendre à l’enfant à dire merci, à être reconnaissant envers la personne qui offre, n’est pas seulement un acte de pure « politesse ». Par exemple, derrière le pull tricoté de « la mauvaise couleur », il y a tout l’amour et l’affection d’une grand-mère. Derrière un cartable peu original, il y a de la part de la maman une réponse ajustée à un besoin : la solidité est privilégiée, plutôt que la mode.

Les parents ont pour mission d’apprendre à l’enfant à apprécier et à bien prendre soin de tout ce qui lui appartient. Il s’agit également, progressivement bien sûr, qu’il réalise qu’il en est le seul responsable. Quand l’enfant jette un objet, l’isoler lui fait comprendre que son geste est inadapté. La plupart du temps, il éprouve de la difficulté́ à exprimer ce qu’il ressent. Il décharge sa colère ou sa frustration en lançant des objets. L’adulte doit l’aider à résoudre le problème, sans accorder une attention exagérée à son comportement négatif.

Responsabiliser l’enfant

Il est important de ne pas agir à sa place, de le responsabiliser. Pour l’aider, transmettons-lui une méthode ! Ranger ses affaires, c’est aussi respecter la vie des autres, en l’occurrence les membres de sa famille. Désormais encouragé à prendre soin de ses affaires, il s’agit de lui expliquer que les ranger est la meilleure façon de les conserver en bon état : à la maison, on suspend son manteau quand on rentre de l’école. Si des jeux traînent par terre, en marchant dessus par inadvertance, on peut se blesser et les casser. Si l’on ramasse ses jouets, on les retrouve, et entiers !

Les enfants imitent les adultes : aucune raison pour qu’ils rangent s’ils ne voient pas leurs parents le faire régulièrement. Les adultes peuvent ainsi montrer régulièrement l’exemple. La patience est donc le maître-mot pour responsabiliser un enfant. Avec les plus jeunes, le rangement peut être l’occasion d’un moment partagé, par exemple en musique.

Du prêt au don

Avant l’âge de quatre ans, il lui est difficile de savoir qu’il peut prêter et retrouver ensuite ses jeux. Pour qu’un enfant accepte de partager, il faut qu’il soit certain que ses objets sont toujours à̀ lui, même si quelqu’un d’autre s’en sert. Il sera ainsi plus enclin à donner lui-même ce qu’il n’utilise plus.

Lorsqu’un vêtement devient trop petit, il peut le donner. Il faut lui montrer qu’il est important de penser aux autres et qu’il peut être fier de son don. En se mettant cela en tête, il sera plus motivé pour prendre soin de ce qui lui appartient, ou pas. L’Avent ou le Carême peuvent être des moments privilégiés pour l’initier au don. Ainsi, il pourra mettre en œuvre ces belles vertus que sont la générosité et la charité.