La France en route vers un “baby krach” ? (RCF)
Chronique des AFC sur RCF le mardi 2 mars
En miroir avec l’expression “baby boom”, l’expression “baby krach” reflète une chute très importante des naissances. Nous savons déjà que la natalité baisse régulièrement depuis six ans. Cette baisse est illustrée par l’indice de fécondité qui est de 1,84 enfant par femme pour 2020 alors que le seuil de renouvellement des générations est à 2,1 enfants par femme.
Pire encore, la natalité a baissé de 13% en janvier 2021 par rapport à janvier 2020. Ces enfants nés en janvier ont été conçus en avril dernier, en plein confinement. Ils ont été beaucoup moins nombreux car les jeunes parents ont reporté des grossesses par manque de visibilité et de confiance dans l’avenir.
Quelles pourraient en être les conséquences ?
Le premier risque serait que cette tendance se pérennise, faisant entrer la France dans un hiver démographique important avec un vieillissement et une diminution de sa population. Au-delà, cette chute entraine une remise en cause de notre système social puisque notre pays a choisi un système de retraite par répartition, les actifs payant pour les retraités actuels.
Nous sommes solidaires les uns des autres d’une génération à l’autre et avec une péréquation entre tous. Tous sont ainsi assurés d’avoir une retraite, qu’ils aient pu mettre de l’argent de côté ou non, qu’ils aient des enfants pour payer leur retraite ou non.
Du fait du vieillissement de la population, il y avait quatre actifs pour financer un retraité en 1950. Il y a aujourd’hui 1,7 actif pour un retraité. Notre système de retraite est mis en grande difficulté par cette baisse de la natalité. Et celle-ci impacte aussi, plus globalement, tout le dynamisme économique de notre pays.
Quelles seraient les solutions ?
Certains préconisent d’avoir moins d’enfants pour ne pas polluer la planète, mais cette politique malthusienne serait suicidaire ! Il faut au contraire développer une politique de soutien à la natalité pour que les Français puissent avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent. Ce chiffre est de 2,39 enfants par adulte interrogé. Trop de familles renoncent à avoir le nombre d’enfants souhaité ! Une proposition de loi vient d’être déposée dans ce sens par 17 députés. Développer la politique familiale, c’est vraiment investir pour l’avenir !