Télémédecine : tout savoir sur cette pratique
Télémédecine, une évolution législative récente
En France, la loi est venue entériner dans les années 2010 une pratique déjà ancienne. La télémédecine est arrivée progressivement en France sous l’impulsion des nouvelles technologies de l’information et de la communication, dès la deuxième moitié du XXe siècle. Certains grands événements scientifiques, comme l’exploration de l’espace, ont nécessité d’inventer de nouvelles manières de pratiquer la médecine à distance.
À partir des années 2000, dans un contexte de pénurie grandissante de médecins et d’usage généralisé du numérique, cette pratique s’est inscrite dans le quotidien des Français. Son encadrement législatif est devenu nécessaire. En 2010, la loi définit enfin son usage (voir encadré page 7). En 2012, les déserts médicaux sont au cœur des préoccupations de l’État. Le développement de la télémédecine fait partie des douze engagements du Pacte territoire santé. En 2014, elle est expérimentée pendant quatre ans dans neuf régions (loi de financement de la Sécurité sociale). En 2017, l’expérimentation est étendue à tout le territoire. Elle prend fin en 2018, et la télémédecine entre dans le droit commun. À partir de septembre 2018, la Sécurité sociale rembourse la téléconsultation si celle-ci s’inscrit dans le parcours de soins.
Pendant la crise sanitaire, elle a été prise en charge à 100 %. Les règles l’encadrant ont été assouplies pour éviter les risques de contamination (loi du 23 mars 2020). Dans son rapport du mois de juillet 2020, la Caisse nationale d’assurance maladie précise toutefois que la télémédecine doit « devenir une modalité d’accès aux soins choisie et non subie ».
Les pièges à éviter
- Ne pas être audible ou visible du médecin lors de la téléconsultation. Contre-jour, caméra mal positionnée, les raisons qui empêchent le bon diagnostic peuvent être nombreuses. Avant de commencer, il ne faut pas hésiter à faire un premier essai pour vérifier la qualité de la connexion.
- Voir un médecin pour la première fois en téléconsultation. Il vaut mieux, dans la mesure du possible, que celle-ci se passe dans le cadre d’un suivi. Face aux incertitudes de l’écran, le médecin aura l’appui du dossier médical de son patient.
- Croire que la télémédecine se résume à la téléconsultation. À cause de cette confusion, beaucoup en ont une vision péjorative. La télémédecine permet un meilleur partage de la connaissance. Les médecins peuvent s’échanger entre eux des données et faire un diagnostic plus sûr.
- Mettre à égalité la téléconsultation et la consultation classique au cabinet du médecin. Le médecin est dans l’impossibilité de vous ausculter. Il ne peut pas avoir une confiance totale dans les données médicales que vous lui fournissez (température, rythme cardiaque…)